24 septembre 2006 en Suisse
Le 24 septembre dernier, les Suisses ont plébiscité le durcissement des lois sur l'asile et les étrangers. Le relatif désintérêt de nombre de mes connaissances pour cette votation m'ont presque plus choqué que son résultat.
Je suis récemment retombé sur ce poème de Martin Niemöller, pasteur déporté à Dachau en 1941.
Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas communiste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les sociaux-démocrates
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas social-démocrate.
Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas syndicaliste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les catholiques
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas catholique.
Lorsqu'ils sont venus
chercher les juifs
Je n'ai rien dit
Je n'étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester.
Il suffit de remplacer "venir chercher" par "empêcher d'entrer" ou "foutre dehors" et de s'arrêter quelques minutes pour réfléchir et ça y est, les jambes tremblent.
L'air de rien, patiemment, sournoisement, la bête immonde fait sa place dans mon pays. Et ça me fait bien plus peur que quelques faux requérants d'asile qui profitent du système.